Lorsque je commence à me regarder dans le miroir en bougeant quelques mèches et en ayant de faux éclairs de génie style "whouh! si j coupe celle mèche là, ça fera telle où telle coupe en fait, ça serait beaucoup mieux! non attends! En fait, si j'bouge celle là où celle ci plutôt, ça ferait plus joli...Pour toujours finir par le fameux : non Iza laisse pousser..".
Mais, le lendemain, me lavant les cheveux, je découvre qu'ils sont placés autrement et ce sont d'autres mèches que je cible d'enlever!
Qu'est ce que c'est que cette manie de tout couper ce qui dépasse?
"C'est la seule chose que tu peux contrôler, peut être" m'avait on dit un jour...
Mais peut être que j'ai tout simplement le désir de changer de coupe lors d'évènements importants où pendant les périodes difficiles...chose typiquement féminine, où humaine car je ne suis pas si sure que ce soit uniquement féminin d'ailleurs...dans cette ère moderne 2014 où les hommes s'épilent!
( mon Dieu! je viens de remarquer que j'adore le rose, et que je parle beaucoup d'ongles et de cheveux... si je continue, dans dix ans c'est le caniche! Moi qu'on qualifiait de rockn'roll, et de buveuse de bière, bah faudra repasser!.)
Ah! Mon mouton s'éloigne....REVIENS!!!! Ouf il fait demi tour.
Donc apparemment, dés qu'il se passe quelque chose, hop hop faut couper. Alors je ne vous explique pas la panique capillaire en périodes de trac avant un spectacle. Périodes durant lesquelles je me fais renvoyer par les coiffeurs : "Non Iza va t'en, je ne te couperai rien". Mais l'idée s'étant vissée dans ma caboche, j'essaie toujours un autre salon (ou je me rends à moitié en courant comme si c'était une urgence) pour entendre : "Non! Il faut laisser pousser mademoiselle, on peut rien faire là"...
AAARGH!
Lorsqu'un jour, en pleine préparation du tournage d'un film, qui avait fait naître (bah oui forcément) un engrenage de changements de couleurs entre le roux, le brun, l'auburn, je demandai au réalisateur :
-Dis moi, tu le vois comment le personnage, brun ou roux?"
J'étais alors brune (couleur faite la veille) mais, j'espérais qu'il me réponde, rousse, en pensant que ça me ferait une espèce de feu vert et je priais presque pour qu'il m'ordonne de changer :" vas y donne moi l'antidote de la culpabilité, fournis-moi l'excuse, le laisser-passer anti-jugements des salons de coiffure", ce qui me permettrait de dire : -c'est un réalisateur qui m'envoie,(c'est pas moi j'vous jure) c'est pour le personnage". Remarque, je l'avais déjà fait ce coup là, mais ma coiffeuse m'avait lâché un "mouais..." suspect qui avait réussit à me faire trembler une journée entière. Sauf que là, ça allait être vrai. Hélas, celui ci me répondit :
- Non c'est bien comme ça, laisse!
(raté punaise) : AAARGH!
-Ah bon, t'es sure?", insistai-je...."car tu sais roux lui irait bien car blabla-bli-babla-bla....." Je me mis à trouver des milliards de raison mais son soupir me stoppa net... :
-Écoutes Iza, fais comme tu veux!
OUAIIIIIIS ! Je venais d'obtenir feu vert, bon...plutôt orange, mais je m'en contentai tout à fait! Je me rendis illico chez ma coiffeuse brandissant mon ordonnance de coupe :-ouais j'ai un tournage là et le réalisateur veut son personnage plus roux!
Et c'était parti! "On va passer au bac"! Quelle douce phrase, j'étais fine heureuse, penses-tu!
Mais vous aurez deviné qu'au résultat final, je regrettai ce choix (qui était nul autre que le mien en plus)...Les larmes aux yeux, je déambulai dans la rue, et me mis à traîner les monoprix en quête de "Comment enlever ce roux?". Je questionnais les vendeuses mais la culpabilité, trop forte, fît ressurgir des nausées me faisant comprendre qu'il fallait que je mette un terme immédiat à ce "manège capillaire". Je rejoignis le réalisateur, qui m'avait donné rendez-vous :
-Bah Iza t'as changé de couleur?
-Oui. Répondis-je les joues probablement en crise de flush-rougeurs.
Elle était mieux brune en fait?
-Euuuh....oh...nan... c'est bien comme ça! me dit il avec un regard inquiet.(je hais ce regard qui signifie sûrement des trucs du genre: "putain elle est barrée là quand même" où "Iza t'es sure que tout va bien" où "t'as déjà pensé à faire du yoga"...Bref, le rendez vous s'achève, il s'éloigne et se retourne pour me dire "Bon, tu changes plus là hein, tu restes comme ça!" - Ok! J'ai reçu ça comme un ordre. Je ne peux plus rien faire avec mes cheveux donc. Mais cet ordre m'apaise, me fait du bien, m'enlève toutes ruminations.
Oyé oyé braves gens, vous n'auriez pas vu un mouton!
Ah oui coupage de frange!
Donc, dimanche matin, voilà je traîne dans ma salle de bain, paire de ciseaux en main :
-"miroir!miroir! oh mon beau miroir dis moi que ma frange est trop longue".
-Non Iza, ne te coupe la frange, souviens toi du temps jadis où tu l'avais eu à ras du front à force de couper"...Rassurez-vous, je sais que ça n 'est pas mon miroir qui me répond hein!
Effectivement je l'avais tellement coupé, qu'elle était devenue encore plus courte que celle des messieurs en toge qui bossent dans les monastères. Puis j' avais tellement pleuré, que j'avais hésité à dire à mon boulot qu'un grave accident était survenu dans ma famille afin de disparaître un mois où deux, le temps de la repousse! Mais je repris mon sang froid (disons tiède), et recherchai dans google"rajouts cheveux pas cher paris", ce qui me conduisit (oh quelle grosse erreur) dans le salon "Coiffure Affro" quartier strasbourg saint denis métro château d'eau! Quand je suis rentrée, tout le monde s'est retourné (on peut pas dire que j'étais en mode incognito) en se demandant probablement ce que je pouvais bien fout... faire (je vais rester polie) là. Une coiffeuse me prend en charge en faisant une grosse bulle de chewing-gum genre "qu'est c'qu'elle veut la ptite là" et se met à me coller des mèches (après avoir chercher longtemps une matière qui pourrait convenir à mes cheveux fins et lisses) sur mon centimètre de frange restant. Je ressors soulagée, mais en touchant cette frange à la texture bizarre au petit air de "crin de cheval un peu épais" je ne me sens pas à l'aise...J'essaie de ne pas imaginer à quel mort... ou quelle histoire sordide cette mèche a pu avoir...surtout pas avant de m'endormir. OK, si je deviens hantée par des cheveux, je vous jure que je me rendrai à Saint-Anne de mon propre chef!
Je finis enfin par "m'habituer" à cette fausse frange et je constate que, dans la rue, personne ne la regarde en faisant de gros yeux. A l'école non plus, ça à l'air d'être bon, la voie est libre, je peux circuler en toute liberté!
Mais...le weekend suivant, je pars en virée avec une pote, juste pour une journée à la mer, et à la pause pipi- clope-pic-nic sur l'aire d'autoroute, elle me regarde étrangement et me dis :
-Oh, c'est étrange, ta frange est plus foncée que le reste de tes cheveux. (.........) Le silence se fait entendre, je cherche le mensonge mais il est évident que je viens d'être démasquée. Ok! je baisse les armes et lui raconte toute l'histoire. Ouf, elle se marre, je suis soulagée.
En rentrant chez moi le soir, j'étais ravie d'enlever cette fausse mèche, que je trouvais soudain ridicule, et qui de toute façon devait sûrement appartenir à je ne sais quelle jument.
C'est avec surprise qu'en sortant le lendemain, mes amis me dirent"oh tu t 'es coupée la frange hyper courte! C'est joli comme ça, ça te fais des grands yeux!"
Depuis, je me demande toujours ce qui guida mes pieds jusque chez Affro Coiffure. C'est flippant un peu, car franchement faut l'faire quand même hein! J'ai du perdre pieds (justement) ahaha!
Breffff revoilà Mouton qui me tire par la manche et qui m'avait laissé devant mon miroir munie de la paire de ciseaux.
Donc, ne tirant pas de leçons de mes expériences passées, je "coupote" un peu quelques cheveux par ci par là. Et... woops c'est trop droit. Je positionne alors le ciseau à la verticale, je coupote, je coupote, et coupote encore. Woops, niveau sourcils! Il faudrait vraiment que j'arrête pendant qu'il en est encore temps mais un côté est plus long. Je le raccourcis mais... mille milliards de mille sabords, maintenant c'est l'autre! Ok je ne touche plus à rien sinon je vais m'évanouir. Je me coiffe d'un bandeau! "Tiens, peut être que ça sera plus facile de ré-égaliser avec le bandeau!" Je recoupe! Ca a l'air d'aller. Le dimanche passe, lundi arrive et chouette, que se passe t-il le lundi : Les coiffeurs ouvrent! oh c'est bien ma chance !!!
j'en appelle un :
-Bonjour, c'est possible de passer juste pour m'arranger la frange, à sec, et je vous donne genre cinq euros?
-Bien sûr. 14h? ça irait?
(Alléluia)
- Oui! je répondis sagement alors que dans ma tête défilait : "OUAIIIIIIIIIIIS GRAVE!!!!!!! Même s'il faut que j'aille faire faire un certificat médical pour louper le boulot, je serai là je vous jure qu'un coiffeur peut toujours compter sur moi!!!!!"
Mais ça tombait bien car j'ai une pause de 14 à 16h!
Alors, je me suis rendue au rendez vous à l'heure et non pas avec quarante minutes d'avance. On discute, et voila que ma bouche ne peut pas s'empêcher d'articuler : " Euuuh juste une question comme ça, on peut peut-être désépaissir non? Vous en pensez quoi? Si on enlève ici? Où là, plutôt non?"...La coiffeuse soupire car les cinq minutes sont en train de se transformer en trente, et une dame...puis deux... attendent.(woops!) La coiffeuse, (que je félicite au passage pour sa patience) me sort la même rengaine, celle que je n 'arrive pas à assimiler depuis maintenant presque une décennie :
-Non on ne peut rien faire, faut laisser pousser là!
Alors elle m'arrange ma frange, et seulement la frange. Je paye mes cinq euros, jette un dernier coup d'oeil dans le miroir, et reconnais qu'elle avait raison, qu'ils avaient tous raison en fait : IL FAUT LAISSER POUSSER.
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